Pendant de nombreuses années, j’ai fuis l’intensité. Que ce soit dans les relations ou les activités qui pouvaient me provoquer des émotions, à part les fesses bien calées dans un canapé. Cela me semblait la meilleure stratégie pour me sentir en sécurité. Et ainsi ne pas être trop chamboulé dans mon quotidien et ma vision de la vie. Et ça a très bien marché.
Sauf que cette méthode m’a peu à peu asphyxié et rendu la vie plate et fade. J’ai donc décidé, il y a quelques années, de reprendre le risque de ressentir des émotions fortes. Ce qui n’a pas toujours été de tout repos.
Mais cela m’a permis de me rendre compte que ce qui posait problème, c’est que j’associais intensité avec danger et violence:
- Danger: car après une expérience où le goût de la vie se trouvait décuplé, le retour à ma vie habituelle réveillait des sentiments de déprime/manque durs à supporter et assez morbides.
- Violence: car ne pouvant couper mes ressentis et émotions lors de telles expériences, mes réactions de survie combat/fuite/figement se réactivait.

J’ai dû apprendre avec le temps à me déconditionner de ces comportements. Et la dose, la limite qui me fait disjoncter a de plus en plus augmenté.
Mais cela m’arrive encore, comme il y a quelques semaines, après trois jours d’une tendre intensité. Et je me ressentais comme un drogué, qui veut revivre l’expérience tout en ayant peur d’en devenir dépendant. Et je sais que cette intensité , je peux la vivre dans mon quotidien sans chercher une situation particulière ou une personne pour la réveiller. Cette peur de ne pouvoir me passer du type d’expérience qui m’a permis de vivre cet état n’est donc pas fondé.
Mais cela est une chose de le savoir et une autre de vivre cette période d' »abstinence » de manière sereine.
Je savoure donc l’intensité du manque d’intensité. 😉
Et vous, comment vous sentez-vous après avoir vécu des émotions fortes ?